Le quartier a changé de visage

Actuellement, rue Annie de Pène, l’installation de plusieurs stops a répondu à l’inquiétude justifiée des habitants, face au nombre et à la vitesse des voitures circulant dans un quartier non dimensionné pour ce trafic. Mais quel était l’aspect routier du Mont Gargan, il y a quelques années ?

Il faut se représenter des rues ou des chemins non goudronnés, sans égouts, sans caniveaux. L’été, surtout lorsqu’il pleuvait, c’étaient des cloaques boueux, "des rues défoncées, bordées d’ordures, selon un visiteur". L’hiver, gare aux congères de glace, rendant impraticables les chemins.

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Le 29 Octobre 1924, les conseillers municipaux, visitant le quartier, constatent "le développement chaotique du Mont Gargan. La maison commande à la rue" ! Les propriétaires vendent en effet des lots qui sont bâtis au gré des acheteurs, sans plan d’ensemble et les rues sont tracées sans tenir compte de celles existant déjà. Des bidonvilles existaient au Mont Gargan, surtout place de l’école. Ils seront supprimés en 1967, remplacés par un terrain de sports. Avant 1861, seulement une soixantaine de maisons étaient desservies par d’étroits chemins. Il n’y avait pas d’accès au panorama de la côte Sainte Catherine. La route y menant sera créée en 1871/1872. La route de Lyons se terminait en impasse au premier pont de chemin de fer. C’était en fait le prolongement de la rue Préfontaines. Une voie carrossable sera créée début 1932.

La rue du Jardin de l’Aurore se terminait aussi en impasse. Un caniveau au milieu de la rue, vers 1920, représentait une cause d’accident. Elle sera prolongée vers la rue du Progrès en 1936.

Rue du Mont Gargan, le garde-fou en bordure de la rampe est installé fin 1924. En 1926, la rue est définitivement rectifiée et refaite. On supprime en même temps neuf rigoles traversant dangereusement la rue. Les caniveaux sont pavés.

Le tout-à-l’égout est commencé seulement en mai 1970, à partir du cimetière, sur trois km pour trois cents branchements. Mais les travaux d’extension vont traîner.

Le pont de la rue saint Gilles sera élargi début 1974.

En 1975, les rues de moins de 8 mètres de large ne sont toujours pas goudronnées. La dernière sera la rue Leroy, goudronnée le 21 mai 1991. En 1932, dix bornes-fontaines sont inaugurées dans le quartier.

Il n’y a pas d’autobus desservant le Mont Gargan. Seul, le n° 1 passe route de Lyons. Un bus expérimental est mis en place en 1965, mais il est supprimé en 1967, faute de rentabilité. Fin 1971, enfin, un bus desservira définitivement le quartier...

Et, pour ceux qui regardent la télévision, avant l’installation du réémetteur du Bois du Roule, en 1963, on recevra très mal les images dans la petite boîte.

Alors, content d’habiter le quartier maintenant ? …

© Copyright Dominique SAMSON - Janvier 1998