Loi ELAN : déni écologique et déni démocratique

Antennes relais : l’intérêt général sacrifié aux intérêts particuliers
La protection face aux antennes-relais vient d'être supprimée discrètement.
L’article 62 de la loi Élan, adoptée mardi 12 juin 2018, met fin à des dispositifs de la
loi Abeille qui permettaient un contrôle de l’implantation des antennes relais.

Article à lire : le quotidien Reporterre publie un résumé de la situation

Une loi joliment appelée "Abeille", votée en février 2015, reprise  dans la Charte qui lie la mairie de Rouen et les opérateurs de télécommunication, préconise un certain nombre de précautions à prendre en matière d'exposition aux champs électromagnétiques. Son titre premier est explicite: "Sobriété de l'exposition aux champs électromagnétiques, information et concertation lors de l'implantation d'installations radioélectriques".
www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000030212642&categorieLien=id
Préoccupation de santé publique et fonctionnement démocratique, donc, en étaient les fondements.

Loi ELAN : faciliter le travail des opérateurs, complexifier l'action des citoyens

Or un projet de loi dite Loi Elan, présentée le 4 avril 2018 en Conseil des Ministres, devant être votée le 28 mai, prévoit une annulation des dispositions de la loi Abeille en "simplifiant le déploiement des réseaux de communication électronique à haut débit". Elle supprime le délai de 2 mois imparti aux maires pour rendre une autorisation de travaux aux opérateurs et en informer la population et réduit le délai de 2 à 1 mois jusqu'alors imposé avant de débuter des travaux de modification d'une installation susceptible d'en modifier les émissions de fréquences.
www.robindestoits.org/Projet-de-loi-ELAN-et-exposition-aux-champs-electromagnetiques-non-a-la-remise-en-cause-de-la-loi-Abeille--Communique_a2488.html 

Un certains nombres d'associations s'en émeuvent.
www.actu-environnement.com/ae/news/projet-loi-elan-assouplissement-contraintes-administratives-antennes-relais-loi-abeille-ondes-31293.php4

A l'heure où l'Agence Nationale de sécurité sanitaire, alimentation, environnement, travail (ANSES) prévoit d'amplifier les recherches sur l'Hypersensibilité aux ondes électromagnétiques (EHS)
www.anses.fr/fr/content/hypersensibilit%C3%A9-aux-ondes-%C3%A9lectromagn%C3%A9tiques-amplifier-l%E2%80%99effort-de-recherche-et-adapter-la
et où certains chercheurs américains préconisent en avril 2018 l'abandon de la  5G  la révision de la loi Abeille par la loi Elan permet aux opérateurs d'intensifier la couverture du territoire en THD (très haut débit), objectif 2022.

 

Sans s'accorder le moindre recul,  on déploie le Haut Débit sans tenir compte des recherches  sur les effets des radiofréquences en cours qui mobilisent un certain nombre d'experts. Qu'importe l'impact, la loi à venir a pour ambition de "lever verrous et freins", "simplifier les normes", "accélérer les procédures". Les associations qui se préoccupent de santé, d'environnement, de respect du citoyen voire de démocratie et réclament le principe de précaution ignoré, voient leur démarches engluées dans les délais administratifs et risquent d'être bientôt muselées par la loi qui se dessine sur le Secret des affaires, au même titre que les ONG et les lanceurs d'alerte.

On nous dit, nous citoyens, plébisciter le TDH (très haut débit) : réalité ou communication ? Mais on prend des mesures qui limitent l'information quant aux risques encourus par l'exposition permanente aux CEM et l'usage quotidien du téléphone portable.

Ah! Quand le déploiement des affaires est considéré comme faisant œuvre de service public !

Sachons garder notre ELAN de vie

Il n'est pas question de détruire le téléphone portable mais de pouvoir être informé sur les risques.
Ne soyons pas défaitistes: restons vigilants et actifs dans notre choix de société.